Le PDG de Skyrock, Pierre Bellanger, a répondu aux questions de l’émission «L’Invité des Echos.» Interview réalisée par Fabienne Schmitt.
Fondée en 1986, que représente Skyrock aujourd’hui ? « Skyrock est la première radio urbaine mondiale, la première radio des moins de 35 ans urbains », explique Pierre Bellanger. « Une radio urbaine, cela veut dire deux choses : un format musical avec les musiques urbaines qui sont aujourd’hui les préférées des moins de 40 ans – le rap, le R&B ; et les urbains, les habitants de Paris et des villes de plus de 100.000 habitants. » Lors de l’émission, Pierre Bellanger revient également sur les autres activités développées en parallèle de la station de radio. « A chaque fois qu’il y a eu une grande vague technologique, Skyrock était là. Nous étions là sur la téléphonie surtaxée, sur le minitel, sur le Web… Aujourd’hui, nous sommes là sur mobile. » Dernière innovation en date : le lancement d’une application de messagerie « chiffrée » et « sécurisée ». Baptisée « Skred » (« discret » en verlan), elle vise à positionner l’entreprise sur ce marché en plein essor, avec une différence : aucun e-mail n’est demandé lors de l’inscription, ni numéro de téléphone. « La souveraineté numérique est difficile à défendre dans un contexte où les services, les plates-formes, les appareils, les dispositifs sont sous souveraineté étrangère », regrette Pierre Bellanger. « La messagerie est un territoire fondamental. Aujourd’hui, tous nos échanges passent par la messagerie. Le fait d’avoir une messagerie qui soit souveraine, c’est-à-dire sous souveraineté française, européenne, était capitale. » Disponible depuis le mois d’octobre, « nous l’avons lancé en français et en anglais simultanément, la version anglaise étant la version principale. Nous sommes à plus de 80.000 téléchargements, avec 500 à 2.000 téléchargements par jour. Cela va très vite », détaille Pierre Bellanger. « Le modèle économique repose sur la gratuité de l’application pour le grand public, et une version professionnelle de Skred » payante, explique Pierre Bellanger. Une « grande banque » serait déjà cliente.
Source : Les Echos